CHRONIQUES & REPORTS

litter.hirt.free.fr

Citation :

Une voix, une image de secte nous apparaît. "Le culte du corps..." Comme une ironie acide, une explosion de vérité dénué d'euphémisme, on sent que le propos sera cinglant et sans pitié.
Musicalement, on pourrait dire que Picore est un groupe se basant sur un style dub hip hop, alliant le côté puissant du noise à la profondeur des textes de rap. Le chant est quant à lui varié, passant d'un parlé rythmé à un chant plus lancinant.
Le système est bien entendu mis en cause, au travers de paroles en français et quelques fois en anglais, noyées au milieu de morceaux pour la plupart très longs et de plages intrumentales majestieuses. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le groupe compte une trompette, un saxo et une clarinette, ce qui crée des confusion maîtrisées ("Impossible Me"). Certains morceaux très accrocheurs seraient acceptés sans problème par un public "fm" ("Labelize it", "Oblong") malheureusement pas assez formatés pour les messieurs de la radio.
Pour un premier album, Picore réussit un coup de maître, novateur et intelligent, fusionnant les genres musicaux pour une orgie lugubre. De quoi fragiliser quiconque défendait bêtement sa terre.

Trip Hop.net

Citation :

A la croisée d'un dub baroque et noisy, où expérimentations sonores, électricité ambiante et spoken word jaillissent sur une rythmique massive, Picore nous entraîne dans une (lente) froideur indus torturée, qui ne sera pas sans rappeler à certains les travaux de Hint il y a quelques années, ou encore de la fièvre lancinante d'un Général Dub qui aurait muté avec un groupe de rap alien.
Picore est unique. Picore est bon. Le système vous aime... Picore aussi.
Après un premier morceau tirade de Pierre Larbor, anti-stratège marketing et tête non pensante du groupe hybride lyonnais, Picore développe un son où se posent spoken word et phrasés hip hop : LHQVSPDCEO, Serj Valeur, Pierre Larbor et the Carbon Copies viendront vous convaincre de leurs théories discopunk ligaturés sous acides, de la fin du monde, des crapoducs, du nouveau millénaire et de ses déviances économico-mal-barrés.
Guitares affutées, scratchs sous perfusion, drum'n bass affolée, clarinette rêveuse, cuivres évadés, beat sous-terrain, disqueuse éclair - qu'ils transportent jusque sur scène - s'entrechoquent et s'entremêlent aux voix, contractant les synapses de l'auditeur et lui décrassant les tuyaux auditifs. Picore ne se décrit pas, Picore se vit ou se rêve, entre furie douce et torpeur consciente, cessez toute activité... bienvenue en terre occidentale de musique accidentelle.

Prémonition:

Citation :

Une poule sur un mur, qui picore du pain dur...". Quel joli nom pour un groupe, "Picore". Dedans il y a "Pi", et il y a "core", comme pour bien nous annoncer la couleur de leur musique : un côté aléatoire, infini, perpétuellement remis en question, et une violence latente, affectionnant les sons électriques et industriels. "Discopunkture" est à l'image de son nom et de celui du groupe : il picore nos habitudes musicales, nous force à les remettre en question et nous oblige à ne plus penser qu'à la musique, à nous y enfoncer, histoire de mieux analyser sa diversité. À rapprocher d'un autre groupe français excellent dans le genre, Hint, aujourd'hui disparu (?). Nappes de sons industriels, phrasé rap, hip hop, hardcore, trompettes, le tout mélangé, comme les graines des poules, dans un chaudron bouillonnant d'idées, pour un résultat très original et particulièrement réussi. Nasdaq est un titre angoissant et tendu, Burundi enfle, se brise et nous déroute, The Picnic Beatnic hésite entre suffocation et désespoir, avant que Oblong ne flirte avec Nine Inch Nails et que Walkyries of Soul termine l'album avec onze minutes de nausée. Picoti, picota, Picore nous a convaincu, il faut certes engraisser encore un peu la poule pour passer du talent au génie, mais on ne se lassera pas de l'objet, à consommer de préférence avant la fin du monde, comme cela est clairement indiqué sur le livret. Et puis, les membres du groupe (près d'une trentaine) ont un air sympathique malgré leur calvitie et leur embonpoint : le chanteur est le sosie de José Bové.

Infratunes:

Citation :

Discopunkture est le premier album autoproduit du groupe lyonnais Picore. Il a été enregistré dans les studios de Jarring Effects. Il nous invite dans les méandres d’une electro indus, quelque part entre l’abstract hip-hop, le jazz, le spoken word , la drum and bass et des aspirations dub. La noirceur et la bizarrerie sont au rendez-vous. Bizarre vous avez dit bizarre, comme leurs textes dénonçant le système dans un humour cynique mais pourvu de sens.

Ainsi Nasdaq est un long voyage palpitant pendant lequel se déroulent des guitares obsédantes sur des nappes atmosphériques lourdes, rappelant l’esprit d’un temple tibétain. Le saxophone lointain sert de relais au chant étouffé. Les infrastructures sonores se superposent au même titre que les impressions de l’auditeur. Puis le voyage s’achève dans une boucle drum and bass bien sentie.
Dans la même veine So core est un tournoiement de cuivres et de guitares plaintives sur lequel vient se greffer le spoken word de Pierre Larbor, entremêlé de coupures jungle et de scratch.
Sur Burundi les guitares se font plus violentes, et la superposition des instru en devient noisy, avant de retomber dans des atmosphères plus obscures.
Labelize it est un morceau qui pourrait provenir de l’autre côté de l’Atlantique. Mais non, c’est bien Carbon Copies qui pose son flow sur cette fusion. de guitares et de hip-hop.
The Beatnic Picnic est une pose dans l’album pendant laquelle l’auditeur se laisse bercer par la clarinette, le beat lent et les montées aiguës de guitares. Puis le beat hip-hop reprend sur Impossible Me accompagné du saxophone et de samples extravagants offrant au morceau un côté indus assez prenant.
Sur la rythmique drum and bass et les guitares heavy d’Oblong, le spoken word de Pierre Larbor répond au chant de Serj Valeur. Puis pour clore l’album, Walkyries of Soul offre onze minutes aux ambiances brumeuses, enfumées, se superposant les unes aux autres en crescendo puis decrescendo avant de mourir dans le soulèvement intense et apocalyptique de tous les instruments.

Cette autoproduction est une bien belle démonstration de fusion des ambiances rappelant la musique de Lab° ou du jeune groupe angevin Idem.Picore n’a rien inventé, mais a tout reconstruit et il ne tardera pas à faire parler de lui. De plus leurs prestations scéniques valent le détour. Ils utilisent des ponceuses (la même que sur la pochette) en guise d’instruments et enroulent le chanteur dans du papier cellophane. Ils sont fou fou non?

Obskure:

Citation :

Vos oreilles ne vont pas s’en remettre, les extravagants Picore débarquent avec une chimère musicale qui ne laissera personne de marbre. Passion ou haine, Picore exacerbe les sentiments mais ne laisse pas indifférent tant la singularité de « Discopunkture » est choquante et ne facilite pas l’assimilation. Imaginez un univers sombre et urbain dans lequel le hip hop et dub croiseraient le fer avec Ulver, The Third and the Mortal, Lab° ou Ez3kiel. Imaginez des musiques ethniques qui se fondent dans les tours de béton et le rock. Imaginez un parcours imprévisible ponctué de phrasés parlés, histoires de réflexions sur une société matérialiste en déclin déclamées à l’envi et submergées par le son qui s’envole et emplit l’espace. Vous n’avez là qu’une infime idée de ce qu’est Picore, entité protéiforme dont la seule constance est de réussir et magnifier tout ce qu’il touche.
On pourrait décrire chacun des titres de « Discopunkture », la richesse des constructions et des idées est telle qu’aucune écoute ne se ressemble, sans pour autant provoquer de céphalées. Les guitares rock dévient vers le noise, le saxophone porte les plaintes et les sanglots, les samples créent l’incertitude et le rythme invite à la transe. Mais ce qui frappe le plus dans la musique de Picore, c’est cette juxtaposition entre l’engouement quasi viscéral provoqué par les beats et la tristesse qui émane de cet album, désillusion face l’évolution des Hommes et la bêtise conformiste ambiante, antinomie constante mais dont Picore crée le liant.
Etrange et surprenant mais surtout envoûtant, « Discopunkture » se vit d’une traite pour mieux de perdre dans ses ruelles. Si cet album est « à consommer de préférence avant la fin du monde », n’attendez pas la date de péremption, vous passeriez à côté de quelque chose d’énorme.

aXess Code:

Citation :

S'ouvrant sur un spoken words ('Le Système') au bon goût de meilleur des mondes, ce premier album de Picore est une curiosité qui mérite l'attention.Épaulée par un état d'esprit tout de révolte et d'ironie, la musique de ce sextet lyonnais est riche et aboutie : c'est une autoproduction mais pas une démo - un véritable album. Entre acoustique, électrique et électronique, cette multiplicité sonore amène 'Discopunkture' vers les terrains du dub et du trip-hop, avec des excursions dans le rap, le rock et l'electro. Picore, c'est un peu Meat Beat Manifesto, The Herbaliser et Asian Dub Foundation qui se rencontrent à l'occasion d'un sommet altermondialiste (mais plutôt côté ex-keupon que post-baba.).

Les compositions sont vraiment bien foutues et jamais génératrices d'ennui, pouvant, comme sur 'So Core', faire côtoyer des ambiances calmes issues du dub et une excitation drum'n'bass agrémentée de scratches psychopathes et de vocaux qui ne le sont pas moins. Parfois, des guitares saturées s'invitent et des cuivres se réveillent, et ce n'est pas sans rappeler Noir Désir ('Burundi (Punk 4 Pygmees)'). Les importantes influences trip-hop avoisinent l'« âge d'or » de Ninja Tune, alors que le beat du court 'FRANK' est un véritable clin d'oil à l'ascétisme de Mick Harris. Enfin, les ambiances peuvent se faire plus sombres, avec la mélancolie presque jazzy de 'The Picnic Beatnic', mais surtout la tranche de vie familiale de 'Walkyries of Soul' et sa lancinante petite boucle électronique du meilleur effet.

Côté philosophie, alors que le groupe picore et sample à droite et à gauche et que la basse court le long du groove de la batterie, ces gars refusent d'être des dindons de la farce sécuritaire en vogue (Sarko fait partie des remerciements !) et les poulets sont à deux doigts d'en prendre pour leur grade ; mais Picore ne met pas tous ses oufs dans le même panier et critique globalement l'idéologie du blé (elle aussi sarkozesque) qui mettrait volontiers la majorité sur la paille (pour ensuite la gaver d'OGM ?) : depuis la capitale des Gaules, ce groupe poussin cri qui donne des ailes à la contestation contemporaine. et le coq est en pleine forme.

pointscommuns.com:

Citation :

Voilà , vous savez ce que c'est du trip hop maintenant . Ce petit groupe Lyonnais autoproduit fait une musique qui prend aux trippes , à l'ambiance très particulière et prenante si on est un tant soit peu urbain et prolo dans l'âme . Du gros son électronique (à voir absolument en concert pour en prendre plein la face) , de le guitare planante, trompette et clarinette, samples et scratchs ... Et pour couronner le tout des textes tels des incantations, mélange de folie et de dénonciation, bref ça mérite d'être connu .

mygmusique:

Citation :

Picore démarre son show, car on peut le dire : ces 5 lyonnais sont des bêtes de scène. De surprise en surprise, ces acteurs nous maintiennent dans le suspense le plus total, incarnant des psychopathes déprimés. Le tout accompagné de vidéos gores ou psychédéliques : découpage de viande en gros plan, un homme dans une baignoire remplie d’une substance bleue, un autre avalant de la boue dans une forêt, des images de synthèse loufoques, …
Mais ce n’est pas fini, Pier Larbor (le bourreau du groupe) se met soudain à taper avec un marteau sur des simbales reliées à un perceuse. Plus tard, il joue de la disqueuse contre une barre métallique que tient sa victime (le clarinettiste), laissant jaillir des gerbes de métal incandescentes un peu partout sur la scène et surtout sur leurs visages.
On en oublie presque d’écouter leur musique qui se révèle être mélodieuse. Le groupe se définit comme faisant du Harsh Noise Industriel. La formation comprend un trompettiste (parfois batteur), un clarinettiste, un guitariste bassiste, un sampliste (au sampler et au synthé), un théréministe (minute culture musicale : composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, le thérémine a la particularité de produire de la musique sans aucun contact physique de l’instrumentiste. Dans sa version la plus répandue, on contrôle la hauteur de la note de la main droite, en faisant varier sa distance par rapport à l’antenne verticale. L’antenne horizontale, en forme de boucle, est utilisée pour faire varier le volume selon sa distance par rapport à la main gauche). Quelques textes viennent télescoper le tout.

Seb, un mec sympa qui fait chaud au coeur :

Citation :

Me voilà déjà cherchant mes mots...

On va commencer par le premier qui vient et qui revient : "BRAVO".

Ca fait de cela un bon moment que je connais "Picore"... Sans vraiment connaître d'ailleurs... Quelqu'un dont j'ai même oublié le nom m'avait passé, un jour, un mp3 en me disant "tiens, écoute ça fermes les yeux et flippe"... ça fait 3 ans de ça.

Un certain "la même signature" dont je ne suis pas sûr du titre m'a accompagné durant de très longues nuit, avec un son trash, des paroles difficiles à entendre, très dérangeantes, en français s'il vous plait... "écoute la dame, elle chante c'est joli", et je me retrouvais avec les frissons d'un môme qu'on envoie dans le fossé.
[...]
J'arrête ainsi mon mail... En espérant tout de même qu'il vous fera chaud au coeur de savoir qu'un petit ingé-son errant entre Paris et le Mans est vraiment fan de votre son, un mélange d'intime et de lointain, comme une petite voix qu'on a en tête, mais qu'on n'arrive pas toujours à comprendre, et qui pourtant, des qu'elle effleure la conscience se retrouve devant nos yeux comme le miroir de nos doutes, de nos peurs et de certains de nos rêves. Merci donc, à vous, j'espère que vous continuez, et qu'un jour nos chemins se croisent.

Bonne route à vous

S'eb

Scar[e] Culture, Oct. 2006

Citation :

Bien que regorgeant de formations talentueuses, la scène française a parfois tendance à s'enliser dans une sorte de conformisme qui fait que bon nombre de ces groupes n'osent plus prendre de risques dans leurs compositions.
Fort heureusement, il existe encore des gens qui se foutent des genres et des étiquettes, et qui se risquent à créer une musique totalement barrée, hors normes et sans frontière de styles aucune. Picore avait déjà montré posséder cet état d'esprit sur Discopunkture, et le prouve à nouveau dans ce superbe L'Hélium du Peuple. Sublimée par la production léchée de Nicolas Dick (Kill the Thrill), la musique de Picore est délicieusement subversive, savant mélange de beats, de guitares acérées et de sonorités mélodiquement déjantées. Ajoutez à cela un chant tantôt hip hop (Cocoboy Caramel), tantôt parole énergique (Abdolescence) et des samples mieux utilisés que jamais, et vous obtiendrez L'Hélium du Peuple, véritable bombe en puissance.
Dire que cette nouvelle sortie de Jarring Effects a tout pour secouer l'hexagone est un doux euphémisme. Avec ce nouvel opus, Picore s'impose définitivement comme une valeur sûre de la scène française, et démontre à nouveau toute l'étendue de leur talent. Totalement jouissif.

foutraque.com, Nov. 2006

Citation :

L'excellent label lyonnais Jarring Effects n'a décidément pas fini de nous surprendre. Après la rencontre tant espérée des deux plus gros groupes français de dub (Zenzile et High Tone - Zentone) voici que ce mois de novembre accueille Picore, quintet lyonnais dont la saveur réside dans son âpreté et ses ambiances sombres et acérées.

Lente sédimentation de plusieurs courant musicaux (trip-hop, rock, noise, cold wave), Picore nous délivre un second album compact qui s’impose par sa densité. Ici point de pop mielleuse ou sucrée mais un à-propos dense au service de compositions rudes comme de l’acier trempé. Un mélange hors normes à mi-chemin des genres, entre la rage verbale du hip-hop, les montées en puissance du post-rock, l’abrasivité de l’électro et l’énergie sulfureuse du rock ; le tout tempéré par de grandes envolées cuivrées. L’Hélium du Peuple n’est pas un album qui se picore, mais au contraire s’écoute d’un seul trait, à l’image de titres comme Sauvage Central ou Aboolescence, morceaux épiques où la conjugaison voix, guitares électriques et trompettes joue en parfaite harmonie. Sans concession, Picore jette avec son second album un pavé dans la mare musicale... Et tant mieux si cela nous éclabousse !

vacarm.info, Nov 2006
http://www.vacarm.info/ecrits/chroniques/kro_picore_lheliumdupeuple.htm

Citation :

« Brûle ce texte et change de disque ». Voilà ce qui est dit à la fin de la première chanson de ce nouvel album de Picore, la nouvelle signature du label Jarring Effects (High Tone, Ez3kiel, etc…). Désaxé et complètement dément « L’hélium du peuple » est un mélange improbable d’electro, de jazz, de hip hop ou encore d’indus.

Né en 2001 dans les studios de répétition Lyonnais, Picore s’est vu propulsé en 2003 avec « Discopunkture ». Il aura fallu trois ans pour que le Révérend Coconut (guitare / basse / voix), Carbon Copies (samples / machine / rap), Serj Valeur (clarinette / effets / chant), Luke Luxe Klan (trompette / percus / cris) et Pier Larbor (T heremin / spoken word) viennent à bout de la composition d’un nouvel album résolument surprenant par la richesse de ses sonorités.

Etrange, hypnotique, envoûtante pourraient être les adjectifs associés à la musique de Picore. Jouant énormément sur des montées d’ambiances explosant par l’apparition ponctuelle de chants ou d’une simple voix, la formation lyonnaise se démarque par l’utilisation d’instruments habituellement samplés (trompette, clarinette, …). « L’hélium du peuple » a un goût d’hallucination musicale voir de trouble auditif par sa propension à l’expérimentation électronique. La maîtrise des techniques de la composition par le mix et le samplage offre à cet album une dimension de douce torture mentale.

Répétition vocale et rythmique sur « France », rap enflammé sur « Cocoboy Caramel », montée hypnotique sur « 7 rue de la Brevenne », ambiance malsaine sur « L’homme moderne », chaos contrôlé sur « Abdolescence », voilà comment se résume cet album digne de votre discothèque.

Bokson.net, Avril 2004

Citation :

Créé en novembre 2001 dans l'entourage du label Jarring Effects, les lyonnais de Picore accouchent d'une musique issue du cocktail fait de sueur, de salive et de sang. Comprenez par là, trip hop, abstract hip hop, rap, spoken word, noise et indus. Tous les éléments d'une oeuvre froide, métallique et violente...née de cordes, de cuivres, de machines et de rimes aiguisées. Difficile alors pour l'auditeur d'éviter l'angoisse qui pèse sur chacun des titres de ce "Discopunkture" hallucinant. Car barré, Picore l'est et apparemment pas que sur disque. Se rapprochant souvent musicalement d'un Lab, d'un Ez3kiel ou d'un General Dub par la lourdeur de sa rythmique et son ambiance oppressante ("The Picnic Beatnic"), Picore crie ouvertement sa démarche à défaire plutôt qu'à refaire. Ici pas de plagiat, mais un univers très personnel ou chacun est libre de profiter de la gratuité du ticket d'accès. Car les traces laissées dans l'esprit de l'auditeur ne sont que le seul prix à payer. On ne ressort pas indemne de cette mixture, sachez le.

Ecouter Picore, c'est un peu n'entendre que les échos de la fuite lourde et lente d'un Godzilla ("Nasdaq") après quelques minutes d'apocalypse, de peur et de cruauté pour ensuite sentir la vie ne revenir que lentement. Mais sûrement. Sa musique se veut lancinante, dubisante, noisy, évolutive pour souvent se transformer progressivement en une drum n'bass froide et cinglante. Cinglante, tout comme les mots que ces oiseaux malsains et multi linguistes viennent poser parfois, que ce soit sur des influences électroniques ("So Core", "Oblong") ou rock ("Burundi") mais toujours avec une approche renversante ("Labelize It").

Qu'ils le veuillent ou non, les lyonnais de Picore seront sûrement étiquettés dub à maintes reprises. Sauf que si tout a été quasiment fait dans le genre, aucun groupe n'avait jusqu'à présent osé baigner cette musique dans autant d'influences rock. Normal me direz vous pour un combo de cette région. Avec "Discopunkture", Picore nous grignote l'oreille titre après titre. Et nous, en bons masochistes que nous sommes, on en tire quelques frissons et on en redemande. Si l'underground français était une caverne d'Ali Baba, on tiendrait certainement là un des gardiens. Labels, tourneurs ou auditeurs, on vous aura prévenu... Picore est un oiseau rare!

Bokson.net, Nov 2006

Citation :

Il y a deux ans, l'oisillon Picore donnait ses premiers battements d'ailes desquels se dégageaient un bruit inquiétant, crispant, strident et dissonant, fait de dub, de noise et d'indus. On sentait là un groupe intéressant, presque victime de l'injustice de ne pas se retrouver logiquement au catalogue Jarring Effects autour duquel il rodait depuis un temps déjà. La logique a depuis repris ses droits et "L'Hélium Du Peuple" frappe désormais à la porte de chacun.

Une occasion rêvée pour ces illuminés d'assombrir le quotidien du mélomane, chose à laquelle certains s'emploient déjà au sein de side project, comme le remarqué Spade & Archer. Ces deux-là ont en commun un goût prononcé pour les ambiances pesantes, glauques même, froides et métalliques, emprisonnant l'auditeur, qui s'y échouerait par chance, dans un tourbillon de lames tranchantes provoquant une véritable effusion de sang, de sueur et de salive, les trois éléments fondamentaux de la musique de Picore.

Car les lyonnais n'ont pas vraiment changé d'orientation musicale depuis leur premier essai. Ils l'ont plutôt approfondie, renforcée, ont pris des galons en termes de production, pour faire de ce deuxième album une pièce à part dans le paysage musical français comme au sein du label connu pour ses multiples déclinaisons du dub.

"Brulez ce texte et changez de disque". C'est par ces mots que le combo nous laisse encore une porte de sortie dés l'introductif "France". Qui s'aventurera plus loin, entrera dans un monde inconnu, imprévisible et hostile. "La Teigne" déroule alors ses lignes de basse à la façon du Général Dub, laisse entendre ses bruits de fond encadrés par quelques sonorités de cuivre, jusqu'à ce que l'issue du jeu ne résonne d'un ton interrogatif et autoritaire: "Vous, vous pariez que demain matin à neuf heures vous serez vivants, et nous, on parie que vous serez morts. D'accord?".

Picore nous emmène alors dans une course effrénée, progressive et profonde vers la survie. "7 Rue De La Brevenne", ses accents plus trip hop/downtempo, et ces paroles humanisantes laissent encore percer quelques rayons de soleil, et rappellent ces étiquettes que l'on pose sur les vêtements des enfants quand ceux-ci sont encore peu familiers du domaine extra domestique. Puis tout devient noir, on entre de plein fouet dans un univers sans concession, avançant à vue sans pouvoir discerner la menace. "3 Euros", c'est le prix à payer, c'est le prix du danger, celui de se faire aplatir tel un "Cocoboy Caramel" par ces rythmiques pachydermiques et apocalyptiques vous traînant, comme mort vivant, vers ce "Sauvage Central" électrique ou "L'Homme Moderne" connaîtra enfin sa sentence, assis sur son "Final Fauteuil".

On le sait désormais, c'est de chair humaine dont se rassasie Picore depuis toujours. À tel point qu'il en est devenu vautour, et qu'on a jamais autant eu envie de se faire dévorer. À table...!

Obskure.com, Nov 2006:

Citation :

Découvrir un nouvel album de Picore et en parler confine au même plaisir que celui de photographier des O.V.N.I. Un phénomène rare par essence, voire qui n’existe que dans la tête de certains. Mais quand on croit avoir imprimé sur la pellicule une de ces mystérieuses entités, on court partout en montrant ladite photo à tout le monde, quitte à passer pour un fou tellement on y croit.

Picore est un O.V.N.I musical, c’est avéré. Le précédent album « Discopunkture » est la première preuve à charge dans le dossier psychiatrique du groupe, qui sera à n’en point douté lourdement chargé. « L’Helium du Peuple » s’apparente à la fausse rémission du patient.
Moins ouvertement touche à touche, moins disparate, Picore a orienté et unifié le mouvement, en associant de manière inextricable toutes les composantes de son trip-hop déglingué, les lyonnais ont trouvé le point de fusion. Ca parait moins fou mais ça l’est tout autant sinon plus, corrompre le système de l’intérieur en acoquinant Massive Attack et Dälek, ambiances feutrées et sublimes enfoncées à coup de tatanes par un souci quasi maladif de noise, le tout enrobé d’une démence singulière à la Hint. .
Les guitares sont travesties et sèches comme des coups de trique groovy (un « Cocoboy Caramel » pivot) et assènent leurs plaintes à l’envi, déchirant un saxophone emphatique, désorientant les samples et les sonorités electro (« 7 rue de la Brevenne » sublime).
La redondance n’existe pas, les mouvements se font amples mais brusques, on progresse à tâtons pour appréhender ce contexte hallucinatoire constant. « L’Homme Moderne» en point d’orgue, pilonnage d’octets à contre temps sur contre-chant possédé digne d’un Arcturus baroque.
Juste de quoi est pris d’une envie irrépressible de se jeter avec classe sur des murs, le plaisir de se laisser happer par la transe du groove en arborant un sourire de méchant dément prêt à tout (« Final Fauteuil » envoutant).
« Marx, c’est toi dans le noir ? »
Et comme pour ajouter à la pertinence musicale, les textes de Picore sont une aventure en soi, décryptage amorcé et fusion des idées alter consuméristes, français anglais peu importe du moment que tout coule de source, jusqu'à un « Procapitalist » jusque-boutiste arrivant en apnée suite aux cris d’alarme du plus profond des tripes d’« Agroindustrie ».

Picore n’est pas un truc qui passe comme ça. Plutôt une sorte de sublime fuite en avant musicale dont on sait que fatalement elle explosera en plein vol tant les forces qui l’animent sont contraires, tant l’énergie contenue est immense. On succombe ou pas mais qui n’adhère pas ratera quelque chose de monstrueusement intense. Et tant que cette entité sera capable de nous livrer des comptes-rendus d’expérience de la trempe de cette galette, pas un poil de gras et pas une seconde de creux, on les supportera jusqu’à en crever la gueule ouverte.

« L’Helium du Peuple » est le meilleur album de Picore depuis « Discopunkture ». Et c’est déjà phénoménal en soi.
Indispensable

Krinein.com, nov 2006

Citation :

On savait le label Jarring Effects du genre à nous surprendre régulièrement, que ce soit au travers de productions discographiques (Reverse Engineering est le premier groupe qui nous est venu à l'esprit, mais tous pourraient être cités), de collaborations (Zentone pour la plus récente), de festivals (le Riddim Collision) ou de tournées (le Lyon Calling Tour). Et bien, malgré l'habitude, c'est à nouveau le cas avec le deuxième album de Picore, nouvelle formation incontournable de l'écurie, qui se démarque de ses confrères par une radicalité et une violence sonore inattendues chez le label lyonnais.


Hellium

Basé sur ce même territoire rhône-alpin, le quintet présente pourtant la caractéristique « usuelle » (et essentielle) des combos qui gravitent dans la même sphère, à savoir une capacité à oser la diversité et le mélange, dans le choix des instruments comme dans celui des esthétiques à fusionner. Ainsi, les cinq musiciens (dont un membre des sombres et passionnants Spade & Archer) utilisent aussi bien des machines qu'une clarinette, une trompette ou des percussions pour passer d'un abstract hip-hop glacial à un post-rock synthétique et épique, d'un soliloque façon rap frondeur à une explosion noise assourdissante, d'une incursion jazzy insane à une inflexion industrielle martiale. Mais chez le groupe, fusion des genres ne signifie pas pour autant aplanissement du relief et paix dans la rencontre. Au contraire, celui-ci apparaît comme le représentant d'un chaos créatif où les stridences, les dissonances, les hurlements, les sifflements, les chocs, les heurts, les convulsions, les spasmes et les grincements ont un droit de cité comme peu leur en accorde. Cette originalité par l'exploration des extrêmes et du bruit leur a ainsi valu de côtoyer sur scène nombre d'expérimentateurs qui leurs ressemblent, parmi lesquels Dälek, The Young Gods ou encore Doppler.


Pi(thagore fait du hard)core

PicoreDès France, spoken-word moite et squelettique, l'ambiance claustrophobe et dense du disque se dessine. Un sentiment que renforce ensuite la montée de sève tapageuse de La Teigne, où un final magistral et inquiétant retient captive l'attention de l'auditeur échoué. Par la suite, la mécanique minimale et déglinguée de 3 euros, les riffs acérés, les choeurs mystiques et le flow claquant de Cocoboy caramel, le long et torturé Sauvage central, l'incessant bourdonnement de l'enragé Abolescence, où les cuivres instiguent une once de mélancolie ou la démence inusable d'Agroindustrie, dérangeant amalgame de textures et sonorités ravineuses, sont autant de facettes d'une formation qui se paye le luxe d'asséner des textes de haute volée, à la fois évident et crypté, en anglais ou en français. Sans s'enfermer dans une formule montée/descente/montée/descente, elle signe un disque dont la seule ombre au tableau (noir et désenchanté le tableau) est de se montrer à de rares instants trop abstrait ou évasif. Mais la largesse du spectre de sensations que parcourt l'album minimise ce déjà léger reproche. Planant, grisant, sauvage, hypnotique, cette douzaine de composition l'est et bien plus encore.


Dans le fracas des rythmiques et l'hystérie des cuivres, dans l'éphémère de l'harmonie et l'hallucination collective, Picore sème la promesse de prestations scéniques où la transe côtoie la libération d'énergie pure. L'Hélium du peuple devrait être prescrit à quiconque croit que plus rien n'est à explorer (à défaut d'inventer) en musique. Michel Drucker n'en se relèverait pas, et cette fois ce serait à raison.

Music in Belgium, Nov 2006

Citation :

Les français de Picore nous reviennent avec un second opus baptisé "L'Hélium du Peuple" qui fait suite à "Discopunkture" sorti en 2003. Le groupe mélange les genres passant allègrement du trip-hop au noise et au free-jazz avec des moments électro et même parfois de légères tendances hip hop absolument pas dérangeantes dans cet ensemble.

Les gars de Picore se sont pas du genre à se prendre trop au sérieux. Il suffit de prendre connaissance du nom des musiciens pour s'en rendre compte. Ainsi, il y a Reverend Coconut aux guitares, basse et voix, Carbon Copies aux samples, Serj Valeur à la clarinette, effets divers et chant, Luke Luxe Klan à la trompette et aux percussions ainsi que Pier Larbor au Theremin. Picore, c'est avant tout un plongeon dans un univers parallèle tissant ses toiles dans des ambiances tendues et mystérieuses.

Par certains côtés, Picore se placent dans un genre proche des anglais de Archive avec un groove prononcé et une rythmique répétitive comme dans "La Teigne". Mais l'utilisation d'instruments tels trompette et clarinette donne à leur musique des tons bien particuliers qui se marie parfaitement avec des guitares déchirées et déchirantes, très noisy. Les superbes parties de clarinette et de trompette de "7 rue de la Brevenne" tissent la ligne principale du morceau soutenu par une basse hypnotique.

A d'autres moments, ils s'aventurent dans des univers proches de Klaus Schulze. C'est par exemple le cas avec "Sauvage Central" qui ressemble à une longue improvisation gonflée d'électronique au sein duquel un peu de hip hop traîne de ci de là sur un rythme soutenu à la Archive. A propos de ces derniers, le final du morceau "Abdolescence" leur doit tout.

Notez encore le poids d'un titre comme "Agroindustrie" (un comble quand on s'appelle Picore...) qui baigne dans une ambiance sombre et dramatique, de quoi faire réfléchir tout un chacun sur le sujet.

Ceux qui aiment les aventures musicales devraient se plonger dans ce Picore. Que vous aimiez Archive, Sweek ou Klaus Schulze, ceci devrait éveiller vos sens.

La fin d'Abdolescence doit tout à Archive?
On doit pas parler du même groupe...

Kronics.com, Nov 2006

Citation :

Sous le pseudo de Picore, L'Hélium Du Peuple est le second album de ces cinq lyonnais. Enregistré au studio ABT (ex-Bästard) et mixé par Nicolas Dick (pierre angulaire de Kill The Thrill), cet album bénéficie donc d'une production irréprochable, méme au niveau de la pochette, avec un très beau travail graphique. À la première écoute, un nom me vient tout de suite en tête, Hint (aka Hervé Thomas) à l'époque de l'album Wu Wei. L'influence de ce groupe transpire tout au long de cet album. Pour produire une musique aérienne, hypnotique, sachant se détacher de ses influences en mélangeant électro-jazz, abstract hip-hop ou dub, les morceaux sont d'une grande qualité d'écriture et de composition. Les musiciens ont de très bonnes qualités, le chant intervient plus à la facon d'un spoken word noyé au milieu de guitares saturées, soutenues par de la trompette, de la clarinette et des boucles de basse. Cet Hélium Du Peuple est un très bon album que j'espère voir en concert car une musique avec une telle énergie doit être envoûtante sur scène. Seule petite critique au sujet du groupe qui d'ailleurs n'a rien à voir avec leur musique, ce sont leurs pseudos mais bon... C'est vraiment un groupe à découvrir, produit par Jarring Effects (La Phaze, Ez3kiel...). Respirez un bol d'air frais.

Cafzic, nov 2006

Citation :

PICORE " L'hélium du peuple " (Jarring Effects)
Plutôt que d'offrir de l'opium au peuple, plutôt que de l'asservir, de le rendre larve, effectivement, l'hélium parait bien plus adapté. L?élever plutôt que de le rabaisser, quelle belle idée !
Je me demande simplement si les politi « chiens » des temps futurs ont les mêmes intentions. Ceci dit, « L'hélium du peuple » est un album de dub orchestré par PICORE formation peu connue des contrées lyonnaises de JARRING EFFECTS.
Ambiances tendues, petites trouvailles auditives étonnantes, guitares, basse, trompette, clarinette, etc croisent parfois le fer sur des textes type phrasé hip hop ou « Spoken word », un hénomène découvert pour ce qui me concerne via ENABLERS de chez SOUTHERN RECORDS. Les morceaux s'étirent, se déchirent, s'entrecroisent, on se sent happé par cette musique malsaine,
ça tournoie comme après une prise de toxique (quoique je n'ai jamais expérimenté) Malsaine parce que les tripes crient au secours, c'est très expérimental. Je m'y perds parfois d'ailleurs, ça peut être pesant et l'esprit torture l'auditeur.
Deux sacrés morceaux ont retenus mon attention plus particulièrement « Cocoboy caramel » et « Aboolescence », drôle de titres. Le style est finalement assez rock, son lourd et répétitif certes mais une grosse puissance, donc sans possibilité d'endormissement.
« Cocoboy caramel » avec son phrasé caractéristique me plait diaboliquement, l'autre encore plus puissant se rapproche de la noïse avec un gros soupçon métallique sur un texte scandé. Pas très reposant tout ça, sur scène ça doit broyer du tympan !
A découvrir.

Magazine 491 ou sur http://www.491.fr, nov. 2006

Citation :

Depuis leur 1er album autoproduit en 2003 et titré Discopunkture, le quintet lyonnais Picore a toujours su brouiller et les pistes et les racines de sa matière première (sampling) pour qui ose s’essayer à cataloguer une musique qui produit aujourd’hui encore des atmosphères pour le moins insolites. Le plus simple sera de vous faire votre propre avis sur la question entre trip-noise-hop, electro expérimentale post industrielle et abstract hip-hop… Si avec ce 2ème opus (L’Hélium du peuple chez Jarring Effects / Pias) leur univers est toujours aussi sombre et métallique (à voir avec la symphonie des machines et non avec les descendants du hard rock), le groupe a néanmoins gagné en profondeur de composition comme en qualité de production et au final, le rendu est parfois mélodique mais surtout fluide, justement comme une goutte de métal en fusion. Question effets inside, on a l’impression que Picore s’évertue à nous susurrer à l’oreille ce que sera le monde de demain : dark mais pas forcément tristounet, cynique et dur mais adapté aux mutants que nous sommes ?! Il n’y a ensuite qu’un pas (très down tempo) à franchir pour se retrouver sur le pallier d’une B.O. de film d’anticipation, alors que les voix (le plus souvent en français dans le texte et qui nous font penser à Virago) ajoutent au mystère ambiant. Quant à la section cuivres, elle semble guider les humains égarés (et shootés à l’hélium ?) dans ce dédale de sons mécaniques et tribaux, peut-être vers la lumière… Au royaume du subliminal, Picore cultive ainsi l’opium.

Le petit bulletin, Grenoble, nov 2006

Citation :

A l'exception du très bon Duck and Cover de Reverse Engineering, c'est peu de dire que les dernières sorties du label Jarring effetcs avaient eu du mal à nous enthousiasmer : electro downtempo ramollo, dub qui tourne en rond... Rien de tout ça avec cet Hélium du peuple nouvel album du groupe lyonnais Picore après un premier Discopunkture sorti en autoprod il ya quelques années.
En permanence sur les nerfs, même lors des accalmies, le combo tourne à l'énergie primale et balance une musique à l'avenant, incarnée.
Mêlant toujours la même vaste gamme d'influence ( noise, indus, abstract hip hop, electro, free jazz, spocken word, musiques ethniques, goth...) mais cette fois si avec un sens de l'osmose nettement plus poussé, cet Hélium du peuple est un trip immersif dans un monde de désolation où l'on se sentirait quand même confortable, galvanisé par la beauté des ruines.
Toujours sur la brèche, alternant ambiances atmosphériques et explosions brutales, variant sans cesse les types de chants et instruments utilisés pour donner plus d'étoffe à son vaste univers sonore, le groupe n'atteint certes pas encore sur l'album l'intensité tétanisante de ses prestations scéniques, mais s'en rapproche déjà dangereusement.

D-SIDE, Novembre 2006

Citation :

Picore est dub... Enfin, pas vraiment. Picore est rock... pas vraiment non plus. Picore est noise... bah, un peu, mais pas que. Bref, Picore est un mutant, un OVNI, une mauvaise herbe poussée dans les friches industrielles de Lyon, et qui ne cesse, depuis sa création il ya 5 ans, de défier les étiquettes. Car Picore chante en français, la plupart du temps, ou plus exactement parle, rare et froid, sur une musique qui évoque tout autant Bästard et Ulan Bator que Massive attack, Scorn, Dälek ou les musiques de film de Louis Sclavis.
Kaleidoscopique et tourbillonant, l'Helium du peuple regorge tellement de moments de bravoure que les lister serait futile, chaque titre comprenant ainsi plusieurs passages si aboutis qu'on arrive pas à y croire. Entre beats lourds, guitares épuisées, montées de cuivres à figer le sang dans les veines, orages éléctriques, Picore trace son chemin dans un inconnu à découvrir au fur et à mesure de leur inexorable progression.

Bon sionon ya celle-la, je sais pas trop ou ils veulent en venir, mais bon:
http://www.pluricore.com/index.php?id=8

la chronique du mec qui ne nous aimait pas et qui ne nous aime toujours pas

http://www.adecouvrirabsolument.com

Citation :

Après un premier disque qui nous avait laissé le goût amère d'un album ratant ses textes par trop de volontarisme gauchisant, picore continue dans le discours politique mais avec plus de maturité de subtilité et de retentissement. Si la présence de Massive Attack est flagrante au rayon des influences, le duo Eno David Byrne avec "My life in the bush of ghosts a du laisser des traces après des écoutes (sauvage central) répétés du duo. Il n'empêche que si le discours se veut plus mature il n'en demeure pas moins qu'à la longue il y a redondance entre cette basse lourde et puissance et ce matraquage qui ne ferait pas tache dans un meeting de la LCR. L'hélium du peuple n'est pas la meilleure façon de vous aérer l'esprit alors que le dialogue politique va devenir majoritaire pendant six mois, il ne sera pas non plus là pour se démarquer d'une musique revendicative qui utilise souvent (trop) le pilonnage pour mieux enfoncer les clous. A quand un discours communiste sur une pop légère.

www.normandie-web.com, Dec 2006:

Citation :

Vous avez demandé Picore ? Alors pour cela, il vous faudra prendre une guitare puissante aux accents rock, la mettre au service d’un dub cuivré, voire même chromé, puis y ajouter des chants et samples vocaux pour contribuer à la création d’ambiance. Pour la composition, vous prendrez le temps de faire monter la pression juste ce qu’il faut avant de lâcher à la dernière minute dans une urgence maîtrisée. Saupoudrez de quelques références cinématographiques qui renforceront l’aspect mystique et emballez la galette sous le label Jarring Effects. Le tout à emporter évidemment.

dMute (ex-infratunes), Déc. 06

Citation :

Picore, groupe lyonnais énigmatique, nous fait découvrir en cette fin d'année une deuxième facette de son univers artistique, riche par la confluence de nombreux styles musicaux et par une utilisation acrobatique du verbe, qui oscille entre la pure poésie et le rap le plus expéditif.

Dans ce deuxième opus, l'Hélium du peuple, le quintette Picore décide de ressusciter une poésie à la fois romantique, ancienne, et aux thèmes post-modernes tiraillants. Le rap enragé ou pesant semble la forme préférée du groupe. De même, leur musique donne un relief répondant à leurs propos, donnant à l'ensemble une possibilité d'évocation de l'ordre d'un foisonnement d'images presque réelles, mais d'une infinité de formes, infinité qui se répand pourtant dans une thématique de déchirement et de rapport extrême à la vie, s'étendant à perte de vue devant les sommets de la plénitude en même temps que devant l'abîme du vide.

Dans un océan de musique électronique expressive, Picore prend le parti de semer une poésie brute et pure, retrouvant dans les mots une force rappelant Baudelaire et Borgès. Les mots et la musique créative, liant des sonorités criantes et électriques à des instruments plus classiques, utilisant le trip-hop autant que le jazz, en passant par des crescendos post-rock, encensent ces mots déchirants dans une démarche personnelle affirmée, artistiquement sombre et puissamment évocatrice.

Dans des paroles tour à tour imagées et déconnectée de la réalité, puis presque triviales et évocatrices d'états de bizarre et instable sérénité probablement éprouvés par tout un chacun, Picore cherche à "parler" à tous, par la musique autant que par les mots, exprimant par son unicité l'infinité des abysses intérieures, là en tous, mettant au jour un dialogue possible entre son espace et celui de l'auditeur ; tout cela dans une rare densité de style.

Bon bah apparement yen a quand même qui aiment les textes de LArbor: wah, comparaisons avec Baudelaire et Borgès >>>Jalousie extreme...

Chronique BAC + 14 :

Citation :

De même, leur musique donne un relief répondant à leurs propos, donnant à l'ensemble une possibilité d'évocation de l'ordre d'un foisonnement d'images presque réelles, mais d'une infinité de formes, infinité qui se répand pourtant dans une thématique de déchirement et de rapport extrême à la vie, s'étendant à perte de vue devant les sommets de la plénitude en même temps que devant l'abîme du vide."

" (...) exprimant par son unicité l'infinité des abysses intérieures, là en tous, mettant au jour un dialogue possible entre son espace et celui de l'auditeur"

Une lettre fort sympathique d'un monsieur fort sympathique.

Citation :

Bonsoir, j'ai découvert votre album par une amie, LoU, qui a chroniqué l'hélium du peuple sur Infratunes (hum, dmute maintenant).

Je joue de la musique depuis une vingtaine d'années (bassiste), formation classique puis du punk, de la variété rock, puis du post-rock, maintenant un projet purement perso et solo, objectivement un peu de tout j'ai traversé beaucoup de choses mais vous m'avez fait tomber à terre !

Je n'accroche pas forcément à tous vos choix même si à la base, en tant que bassiste, tout ce qui a une affinité avec le Dub m'accroche assez facilement.

Mais ce qui m'a surpris, c'est que j'ai ressenti une puissance considérable dans l'univers que vous développez, et le mélange des genres est tellement réussi, tellement naturel, que j'ai tout reçu avec émerveillement, même la très dangeureuse (à mon avis!!) introduction de l'album, ce bizarre truc qu'on prend pour un rap ridicule au premier instant et qui insidieusement, plante ses crocs et ne lâche plus sa proie...

Vos morceaux, sauf à quelques instants sur quelques uns, ne nous laissent jamais comprendre. On ne peut pas croire qu'no va pouvoir penser "ah oui d'accord ce morceau il est donc bâti comme çà". A l'instant où l'on croit comprendre la logique du morceau, il nous emmène ailleurs. Par en mal ou àl'ouest, non juste il nous tient par la main et tout à coup il tire à gauche, ou à droite, et c'est vers un nouveau paysage, alors on suit, on continue à suivre cette main qui nous entraine et c'est comme un cadeau à chaque virage.

J'ai aussi été stupéfait de constater à quel point votre mélange des genres réussit à bénéficier du point fort du Dub (l'ambiance) en évitant ce qui est pénible, la monotonie et la répétition. J'ai apprécié énormément les quelques présences - si mesurées ! - de la voix, et les textes. Cela apporte une force incroyable à ce qui, sinon, instrumentalement, ne serait qu'un Dub brillant, un peu à la Lab°. Vous allez tellement loin, qu'on a du mal à se détacher de l'hypnotisme que vous dégagez.

Je suis impatient de vous voir en concert.

Je viendrais donc à votre concert en Mars à Paris, et c'est là que j'achèterai vos albums - je connais les contraintes financières d'un groupe - et j'espère pouvoir taper un brin de causette avec vous car votre deuxième galette est un de mes plus gros chocs depuis longtemps.

Merci pour cette oeuvre d'art - car c'en est une ! - et restez vrais, à la fois fiers et humbles, ce délicat mais indispensable équilibre.

Francis, fpierot@noos.fr

Longueurs d'Ondes, Janvier 2007

Citation :

C'est avec ce type de disque, innovant et métissé, que Jarring Effects s'est forgé un catalogue incontournable. Un peu en reste ces derniers temps, le label lyonnais reviens fort avec le premier long de Picore. Empruntant au dub, à l'indus, au hip-hop ou au post-rock, ce quintet énigmatique détonne avec l'utilisation d'une clarinette et d'une trompette (en plus des guitares et des machines habituelles). Le texte est rare mais essentiel à l'identité du groupe, tour-à-tour chanté, parlé, samplé ou rappé. Les prises de risque sont multiples, et toujours au service d'une musicalité ébouriffante, sans jamais tomber dans la démonstration ni le déjà-vu. Sauvage et inclassable, "L'hélium du peuple" nous plonge dans un univers dense et captivant. La cohérence entre les lettres et le son, la composition très visuelle ou la production tout en nuances en font un album résolument moderne, qu'on dévore plus qu'on ne le picore !

Mz Webzine, Janvier 2007

Citation :

Lyon est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs années déjà pour l'excellence de sa scène musicale dignement représentée par Meï Teï Shô, Le Peuple de L'herbe ou encore High Tone. Et ça tombe bien puisque Picore s'inscrit dans cette mouvance libertaire. Grand plongeon dans l'arène electro-dark et la froideur des abîmes indus créant un univers pesant ou s'entremêlent sans se croiser les flow hip-hop et les spoken words aiguisés comme les lames d'un slam. Guitares lancinantes et samples mystiques en abondance avec des notes cuivrées (trompette et clarinette), le tout en osmose avec des cris issus de machineries adhérentes au parti pris d'une excommunion sauvage et bouleversante. Ramant vers des cieux austères, le navire Picore s'aventure dans des eaux troubles en direction pour la postérité, là ou les corps tombent et les âmes grises se mélangent et se perdent. Tribulations expansives d'une rage commune et exorcisme narratif d'une complainte excessive ("l'homme moderne"). Harmoniques subjuguées, état paranormal de l'acid-noise-expérimental interagissant dans la ravissante clarté d'une nuit sans lune ou les rêves les plus fous d'un promeneur se bousculent dans une ébriété peu banale. De leurs aînés, les cinq membres du groupe ont emprunté l'élégance (Meï Teï Sho) et le caractère dissipé des songes hallucinatoires (High Tone). Ayant cependant trouvé son caractère propre, distant et peu sujet aux compromis intellects, L'hélium du peuple qui se joue de la célèbre citation philosophique "l'opium du peuple", se place en volonté opposante et instaure sa propre dictature, sonore cette fois-ci. Se faisant vitamine d'un empirisme en marge des idées reçues, l'humeur sombre et maussade des cinq lyonnais devient vite valeur espiègle dans un tourbillon de folie ("agroindustrie"). Caracolant dans une éternelle source de médisance, s'appropriant les plus diverses nuisances effectives, Picore se fait égérie d'un spasme orgasmique sous tutelle d'une stèle mortuaire. Agonisant comme un soldat soulagé de sa peine, les textes frappent de leur cynisme leur véhémence tyrannique. Pas de réel ennui sur ce disque si ce n'est une conjoncturelle linéarité, celle-ci étant brisée parfois (et parfois seulement) par des relances rythmiques tranchantes ("la teigne"). Il est un peu regrettable de ne pas être davantage enhardi par des regains d'énergie, la monotonie pouvant parfois se faire ressentir. Mais ce ne sera que le seul regret car même si l'ambiance indécente reste toujours discrète et même si les samples paraissent s'allonger dans l'éternité, on appréciera ces textes crus à la limite de l'incompréhension qui voilent comme un doux linceul une brutalité muselée. Imaginez la fantaisie d'un veilleur de nuit trompant l'ennui dans un sommeil profond ou se mêle le fantasme à la fantasmagorie dans une orgie de douce violence. L'hélium du peuple est une apocalypse verbale bâtie comme un big-bang electro-magnétique. Un brûlot aussi profond qu'un long soupir.

Dubzone, Jan 07

Citation :

Avant d’être la capitale du dub français, Lyon était surtout la capitale de la scène noise hexagonale. Au milieu des 90’s, Bästard régnait en effet en maître quasi absolu sur l’underground français (avec son alter ego angevin Hint, comme aujourd’hui High Tone avance côte à côte avec Zenzile).

Cette époque en aura forcément marqué plus d’un. Dont les membres de Picore, qui se trouvaient qui plus est en première ligne. On ne s’étonnera donc pas de retrouver le mélange de ces deux influences chères aux rives du Rhône dans le second album du quintette.

Si on vous précise par ailleurs que «L’Hélium Du Peuple» a justement été enregistré avec deux ex-Bästard derrière la console (aujourd’hui réunis dans le nouveau projet dark hip hop industriel Spade & Archer, avec qui collabore régulièrement Carbon Copies, le rappeur de Picore) et mixé par Nicolas Dick (des «metalleux» marseillais de Kill The Thrill), vous comprendrez sans qu’on vous fasse de dessin que les préceptes de Tubby et Perry ne vous sauteront peut-être pas aux oreilles dès la première écoute. Pourtant, nous pensons que ce nouveau Picore a bel et bien sa place sur la scène dub hexagonale. Sans doute plus du côté de Lab°, Idem ou Guns Of Brixton que de Junior Cony ou Kanka, c’est certain. Mais on croit dur comme fer à Dubzone que l’avenir est de toute façon dans la mutation maîtrisée des genres.

Nous ne sommes apparemment pas les seuls puisque, après les Suisses de Reverse Engineering, le label Jarring Effects continue de varier son catalogue en ouvrant ses portes à toutes sortes de filiations dubbées (ici donc, plutôt noise et abstract hip hop).

Disons le franchement, ce nouvel album des Lyonnais n’est pas une partie de plaisir. Pas vraiment le truc que vous aurez envie de vous écouter en rentrant du boulot le soir. Mais ça n’enlève rien à la qualité de leur travail! Ces onze titres naviguent à vue dans des eaux souillées où croisent déjà Unsane, dDamage, Tool ou Idem (pour n’en citer qu’une poignée). Pas trop la fête du slip, donc! Ca sent le bitume, le moisi, le sang, la sueur, le sperme, le vomi. Picore ne vous laisse aucune porte de sortie, vous forçant à le suivre jusqu’au bout de cet album aussi beau qu’éprouvant, alignant ses perles mortifères avec un détachement des plus angoissants.

Et pour qu’on ne puisse pas revenir sur nos pas, Picore brouille les pistes musicales (dub, post-rock, jazz, slam, indus) et nous perd dans un dédalle sonore labyrinthique. On ne sait plus où on est, on ne sait plus qui on suit. «7 Rue De La Brevenne» pourrait être un inédit de Hint, on n’y verrait que du feu. Cette trompette majestueuse qui feint de ne pas entendre la lobotomie annoncée par la rythmique, comme si Miles Davis n’avait pas vu qu’il jouait brusquement dans Scorn. Jusqu’au moment où il n’est plus possible de se voiler la face… «Cocoboy Caramel» et ses guitares rock désespérées, ses caisses claires en réverb’ et son rap moribond n’y changeront rien. Ni «Abdolescence» et sa rythmique drum’n’bass étouffée. Non plus le spoken word flippant de «France», ou le long delirium tremens de « La Teigne »… Picore nous vautre dans la fange, et on en redemande dans une longue complainte masochiste.

Et voici...
La chronique la plus courte de Picore jamais réalisée.
Xsilence.net, Jan 07

Citation :

Picore est une formation lyonnaise au son electro-indus étrange.

Et un mec qui sait pas écrire, et surtout qui sait pas QUOI écrire...
tribukao, jan 07

Citation :

Alors voila un groupe ke jai decouvert sur scène il y a deux ans a peu près , et ca ne m'avait pa beaucoup plus a part leur prestation scenique assez particulière...lol Mais je les ai revu cette année et je dois dire ke ca ma pluto bien plu !! peut-etre leur nouvel album ki est un peu mieux , un peu plus de rythmes. Enfin un groupe a voir , la musik est pa mal et la prestation scenique est vraiment particulière

Ouah la réput'...
Trop sulfureux

http://lenumerozero.lautre.net/spip.php?article118

Metalorgie.com, Jan 07

Citation :

Le premier album de Picore, que je me suis empressé d'écouter suite à cette belle découverte du début d'année, est une véritable expérience. De celles dont on ressort "différent", ou du moins, de celles qui ne laisse pas indifférent… Ce mélange angoissant et ahurissant d'Electronica, de Noise, de flow Hip-Hop, de rythmes Trip-Hop, de Spoken-Words sur fond de perpétuelle remise en question montrait déjà que les lyonnais tenait un formidable moyen d'expression. Avec un léger manque de cohérence comme seul bémol, comprenez des morceaux percutants pris un à un mais un ensemble un peu fourre tout, Discopunkture était le parfait témoin des recherches de musicalité et de son des lyonnais. 3 années plus tard, avec des idées pleins la tête et une propension à mélanger devenue une véritable alchimie, Picore livre une oeuvre versatile, imagée, aux multiples niveaux de lecture, sans étiquette (ma fois tant mieux) mais avec une identité décalée assumée et affirmée.
Malgré l'utilisation des matériaux les plus divers comprenant une basse très Dub, des cuivres hystériques et baroques, des samples Post-Rock hypnotisant et j'en passe, Picore parvient à un degré d'unité impressionnant à partir d'une base très atomistique. En ce sens, chaque morceau trouve un écho dans les autres mais possède également une personnalité propre qu'il développe : angoisse industrielle, énergie rap, hystérie noise électronique, atmosphère aérienne... Il en ressort une musique psychédélique, majoritairement instrumentale qui plaque littéralement des images devant les yeux. Picore exploite donc un aspect visuel, voire cinématographique, accrue par la présence de Spoken-Words et de tirades issues de films bien choisies ("Agroindustrie").
Durant plus d'une heure la troupe brise la glace, nous touche profondément et pour longtemps sans inhibition aucune. Car au final c'est lorsque la musique de Picore arrive à son terme que tout commence, que l'Hélium du peuple commence à agir, que le voile lentement rongé fini par disparaître. Double effet Kiss Kool garantie ! Pourtant les textes de Picore sont loin d'être ceux d'un donneur de leçons à la langue bien pendue mais au poil dans la main. Il s'agit plutôt de montrer, pointer, mettre en exergue (c'est toi qui choise) des états de faits révélateurs du Système auxquels on peut (il faut bien l'avouer...) s'identifier. Tantôt imagés ("France"), tantôt directs et ironiques ("Procapitalist"), les discours de ces drôles d'oiseaux "piquent" juste. Aïe ! Bien plus qu'une poule qui Picore du pain dur, un véritable rapace qui Dévore la chair et l'esprit.

Si les Hip-Hop cinglant de Programme ou Noisy de Dälek te sont plutôt familiers, que les ambiances cinématographiques à la Microfilm te donnent le tournis et que les rythmes électroniques façon Massive Attack ou Lab° te remuent les cervicales, les bouffées de cet Helium de peuple risquent de bien vite se révéler indispensable à ton métabolisme. Picore est le parfait exemple du processus synergique des individualités au sein d'un groupe et ce n'est pas pour rien si les lyonnais accompagnent actuellement Dälek et Kill The Thrill sur une tournée hexagonale commune. Qu'on se le dise : "Brule ce texte et change de disque".

Prémonition, express chronique :

Citation :

Les bordéliques Picore avaient eux aussi eu bonne presse lors de leur premier album, fatras d'influences diverses et variées. Surprise avec cet "Hélium du Peuple" (Jarring Effects) qui lâche l'accélérateur pour laisser place à des pièces de musique industrielle hypnotiques, lancinantes et pas franchement gaies, en dépit des titres et d'un humour qu'on sent très présent aussi... mais pas dans la musique. Une excellente surprise en tout cas.

www.octopus-enligne.com, Fev 07

Citation :

En connectant noise-rock cinglant, abstraction cold-wave et tournures ambient/indus, les lyonnais de Picore dressent un nouvel état des lieux du contexte urbain et post-dub développé par le label Jarring Effects. Et offrent, accessoirement, une vision compulsive bienvenue du croisement des musiques actuelles.

Personne ne saurait nier la capacité du label Jarring Effects à mettre en avant une scène lyonnaise baignant dans une forte effervescence, mais où l’on pourrait se demander parfois si la prévalence du format dub dans la plupart des projets proposés ne constitue pas une sorte de limite à la pertinence du propos musical dans son ensemble. Un questionnement dont l’écoute de ce deuxième album de Picore, L’Hélium du Peuple, permet d’entrevoir l’esquisse d’une réponse. Stridente et visionnaire, la musique de ces jeunes gones s’invite dès le morceau introductif, "France", de ce deuxième album avec une clairvoyance nauséeuse édifiante. Désinvolture cold-rock d’inspiration Bauhaus, voix chaloupée façon spoken-word, textes incantatoires, habillage sonore creusé sur un mode alternatif devant autant à un nomadisme musical sans œillères qu’à un situationnisme en proie aux vacuités urbaines, l’équilibre combinatoire de ce quatuor lyonnais alterne avec lucidité entre pauses respiratoires et échappées dub/noise pétries de rap et de sueur ("7 rue de la Brévenne"). Car, Picore puise incontestablement dans une certaine culture noisy rock les effluves de sa masse sonore dissonante et trébuchante. Mixé par Nicolas Dick (Kill The Thrill), l’album a progressivement pris forme dans le studio ABT des anciens Deity Guns et Bästard, adoptant ainsi les subtils contours saturés de "Cocoboy caramel" ou la lourdeur fuzz gravitant autour des ambiances délétères de "Sauvage central". De la même manière, Picore n’hésite pas à jouer sur les ambiances, aiguisant la densité de sa musique dans des exercices de distanciation à l’étrange coloration ambient/électro/no wave ("L’homme moderne", "Final fauteuil") qui rappelleront aux initiés les actes d’évanescence bruitiste de groupes malheureusement oubliés comme les Hems.


Laurent Catala

http://www.trip-hop.net , Fev 07

Citation :

Picore partout, justice nulle part ! Et c'est chez Jarring que ça se passe !
Vous vous sentez enfermés, sclérosés, formatés, comme un goût insipide, vous cauchemardez avec frénésie, passant de gondoles de supermarchés en baudruche discount, c'est l'affolement dans ton cerveau,... " Brûle tes remords, ton passé est mort " Picore vient suspendre tes séances chez ton psy pour te prescrire une ordonnance gratinée, halte à l'automédication, effet garanti ! Dub à la résonance électrique (" La teigne ") et heavy indus hip hop (" Cocoboy Caramel ") jusqu'au déferlement rock de " Sauvage Central " véritable purgatoire sonore, le groupe hybride lyonnais a cette fois définitivement basculé dans l'aliénation. Le prisme déformant avec lequel il voyait le monde, vole en éclat (" Abdolescence "), le voyage est rude mais salvateur. Les fêlés du casque et de la disqueuse sont de retour et continuent le perçage de vos conduits auditifs. Ils arrivent proche de votre cerveau, les zones primaires sont en alerte, quelques morceaux plus introspectifs (" 3 euros ", " Somptueuse éducation ") entrouvrent l'espoir inconscient de conclure à un accord pacifique homme/machine (" Final fauteuil ") mais les illusions s'estompent en une télé-injection médiatico-sonore, c'est l'hélium du peuple... plus de refuge possible dans un crapoduc abandonné ; toast et champagne périmés/avariés, vous embarquez pour 60 minutes de décérébration.
" Vous, vous pariez que demain matin vous serez vivants, et nous, que vous serez morts, d'accord ? "

Keffren

Sinon, il y a aussi le Versus n°10

Avec interview et chronique.

http://www.interactiv-com.net/zicmu78.pdf , mars 07

Citation :

Fichtre! Voilà encore une perle du label lyonnais. Pionnier du dub éléctro français, Jarring effects, devient la
référence des musiques underground avec ses nouvelles signatures abstrackt hip-hop comme reverse engineering.
Picore réveille les sens avec ce foutraque de styles mixés, fusionnés, malaxé, destructurés. Leur premier
effort, "Discopunkture", album autoproduit (toujours dans les murs de Jarring), nous débarque dans un univers
sombre et nihiliste où s'imbrique une multitude de styles, sauvagement relié par des textes rageurs de qualité.
L'hélium du peuple arrive donc 3 ans après, et pour la formule, rien n'a changé. Une continuité qui ravira les
connaisseurs, mais pourra aussi rebuter les esprits obtus. Des tracks aux guitares bien noisy aliant des cuivres
et des rythmiques hip hop sont le squelette de l'album. Des interludes plus lancinants parcours ce voyage et permet de reprendre son soufle.
Picore, un groupe qui crée de bonnes bandes originales d'émeutes dans ce début de siècle.
Un p'tit mot sur leurs préstation scénique, vu à La péniche de Chalon le 18 Novembre. Une claque dans la gueule pour nous qui découvront
cette tribu d'allumé vivant littéralement leur musique. L'addition de la vidéo convient très bien aux rugissements soniques du combo, me
suis retrouvé 10 ans en arrière dans un concert de no one is innocent (RIP). Les mises en scène du groupe ont aussi de quoi vous scotchées
! Ambiance très indus avec toutes sortes d'objets en métal qui sont martelés, balancés et limés. Complètement barge le coup de lancés
des étincelles métalliques sur le public et sur le visage et le corps des menbres du groupe! Ca me rappelle d'autres brages des annèes 80,
les Bérus!!! Nostalgie quand tu nous tiens.

oula ça fleurit ces derniers temps...

Popnews, Mars 07

Citation :

Autre ovni en vue, cet album est l'œuvre de cinq musiciens lyonnais qui ne font pas de concession à leur art. Leur musique, ambitieuse et un chouille cérébrale, brasse large du rock indus, à l'électro en passant par le jazz, le hip hop et le spoken word. Ça ressemble pour l'épaisseur des climats à du Encre et pour les textes écorchés déclamés d'une voix blanche à Jull. Bref, des références qui ne vous éclaireront sans doute pas vraiment mais qui en disent long sur le côté insaisissable de ce disque. A la fois bouillonnant, inquiétant, froid et calme, "L'Hélium du Peuple" tend un miroir peu flatteur à nos angoisses sourdes et à nos crispations urbaines. Il y a pourtant suffisamment de magnétisme dans cette musique pour qu'on accepte de s'y plonger corps et âme, suspendus que nous sommes au fil narratif d'une écriture cinématique.

Le Petit Bulletin, Mars 07

Citation :

Punk nourri au grain

Musique / Parce que ces garçons ont un certain sens de l'humour tordu, on n'avait pas vraiment pris Picore au sérieux lors de la sortie de Discopunkculture, premier album hébergé dans les couveuses fertiles de Jarring Effects. Tout au plus les voyait-on comme des Beastie Boys énervés, des petits blancs nourris au hip-hop et au punk maniant avec le même soin sur scène ordinateurs, guitares et scie sauteuse. Cédric, un des membres de Picore, résume la situation : «Le groupe est hélas très (trop ?) connu pour ses prestations scéniques à base d'outils chipés chez Castorama...» Et voilà qu'arrive sur nos platines leur deuxième opus, L'Hélium du peuple, et on n'a d'un coup plus envie de rire. Le ton est donné dès le premier morceau, France, et son texte glaçant en forme de manifeste no future récité d'une voix blanche sur une musique teigneuse qui sent la rage et le mauvais sommeil. Justement, le morceau suivant s'appelle La Teigne («personne hargneuse, méchante», selon le dico) : c'est bien ainsi que la musique de Picore avance, à coups de barre à mine dans le bruit de fond contemporain, pourfendant consumérisme aveugle, capitalisme sauvage et avachissement généralisé... Fracas industriel, dub inquiet, rap blanc au verbe sec : dans ce chaos de tourments se lève parfois une trompette pleurant des jours meilleurs qui ne viendront peut-être jamais. Même les samples de dialogues rétros ne servent pas de respiration cocasse : Picore met du sens partout, ne baisse jamais les armes et les bras, retourne sans fin au charbon... Les voir faire équipe sur la scène de L'Épicerie moderne avec Dälek, un autre spécialiste du hip-hop qui dérange, n'est pas une surprise. En tout cas, si on lève les bras ce soir-là, ce sera surtout pour lever le poing !

krinein.com, Mars 07

Citation :

La première claque, même si elle s'est révélée moins cinglante qu'on l'espérait, aura finalement été assénée par les expérimentateurs de Picore, quintet aussi dérangé que terrifiant, dont le dernier album en date est une mine d'inventivité (peuplée de troglodytes peu aimables et pleine de sombres recoins). Sur scène, un clarinettiste écarquille les yeux en psalmodiant sans micro, un trompettiste s'époumone en cris aigus et cogne des cymbales avec ses poings, un machiniste-rappeur (le même que celui cité plus haut) revêt un masque de panda, un théremin s'affole tandis que son propriétaire décline en slam des textes acérés et empoisonnés, on s'enveloppe et on se scotche dans du papier-mousse, on se projette des étincelles à coups de scie circulaire, on hurle en brandissant un rotor bardé de lames, des images dévoilent des corps boueux, des crânes qui éclatent, de la viande découpée... Entre la performance et les travaux publics, le hip-hop d'apocalypse et le jazz le plus troublé, les sanctions bruitistes et les ambiances en lévitation, les cinq énergumènes ont ainsi proposé une véritable expérience visuelle et auditive, quitte à pousser le bouchon exagérément loin (le public aspergé d'étincelles leur aura valu quelques réprimandes de l'équipe technique du lieu). Trop aride pour véritablement emporter, volontiers assourdissant mais assurément hors-normes, ce panachage en perpétuel ébullition est fascinant et rassurant en ces temps de recyclage et de pillage.

Guts of Darkness, Avril 07

Citation :

On avait découvert Picore en première partie de Dälek il y a quelques temps (dont il font encore la première partie ces temps-ci). On redécouvre Picore avec cet « Hélium du Peuple » qui risque de faire sensation au sein d'une scène française moribonde pour ne pas dire inexistante voir ridicule. Picore, c'est difficile de lui mettre une étiquette. Disons qu'aux chemins croisés d'un trip-hop puissant et d'un rock décomplexé (les guitares qui te strient la gueule), on y bouffe de la noise, du hip-hop et des cuivres complètement bandant. Ça sonne d'ailleurs parfois comme une bande originale de film, mais plombée par un rythme des plus puissants. Parfois, ça renifle un jazz hydrocéphale grésillant, mais toujours sous le joug d'un rythme des plus puissants (on me dit dans l'oreillette qu'on peut légitimement penser à Hint. Soit). Quelques paroles aux lyrics quelques fois maladroites (pas assez jusqu'au boutiste, pas assez extrême, pas assez nihilistes) soutenues par un flow très français ou East Coast pour l'anglais, viennent agrémentés ces titres aux rythmes des plus puissants. Ma préférence va à cette clarinette et cette trompette qui colore le paysage grisâtre et désabusé de Picore; ça groove la plupart du temps (un rythme des plus puissants parcourt l'album de part en part), ça donne des envies d'Afrique du Nord ou d'Allemagne des sous-sols Berlinois (les deux ne sont pas incompatibles), ça couine de temps à autres, mais c'est bien souvent léché et chaleureux. Car la froideur de Picore n'est que de surface; au fond, il y a un discours qui reflète un espoir refoulé, et c'est peut être là le seul défaut de cet excellent album: il ne va pas assez loin. Reste ce rythme, très puissant, et l'impression d'écouter le truc noise le plus interessant depuis 10 ans.

Citation :

Le meilleur truc français depuis diabologum?

K-Libres, Mars 07

Citation :

Derrière ce nom évoquant d’inoffensifs volatiles, se cache un groupe de drôles d’oiseaux. Cultivant à l’envi un univers sombre, les Lyonnais de Picore inquiètent les oreilles du public avec un trip-hop teinté de dub et d’indus. Parfois hypnotique, souvent chaotique, et résolument tournée vers l’expérimentation et la fusion inattendue des genres, la musique des Picore joue avec nos émotions et nos nerfs. L’Hélium du peuple est un disque déroutant, singulier et plaisamment ambitieux.

Forum de metalorgie...

Citation :

ALORS LA. C'EST... Comment dire ? Je ne savait pas du tout a quoi sa pouvait ressembler sur scène, je savais que sa allait être bon, 2 pages dans Versus c'étais louche, mais a ce point la ! Franchement il m'ont défoncé le cul, je sais pas si on peut qualifié sa d'un genre, style electro indus, mais bon dieu, ces putains de rythmes ultra poussifs absolument géniaux avec de la clarinette et des gerbes d'étincelles à travers la scène. C'étais vraiment magnifique !

Des videos pirates qui circulent...

https://www.youtube.com/profile_videos?user=idomodo

B-Side Rock, Avril 07

Citation :

" Brûle ce texte et change de disque. "

On serait presque tenté de les écouter dès le premier titre. Atmosphère glaciale, difficile de cerner le trip hop de cette formation lyonnaise. L’auditeur a bien du mal à briser la glace, comme une envie de passer à autre chose au plus vite, pour se rassurer. Perte des repères, la peur nous guette. Requiem For A Dream n’est jamais bien loin dans cette aliénation mentale.

Marasme sonore bouillonnant, le quintet se plaît à brouiller les pistes, passant d’une noise crasseuse à des ambiances plus feutrées au grès de ses sales desseins. L’album suscite une angoisse latente ou un ennui profond. Pas de juste milieu.

Mais si d’aventures, vous vous laissez séduire, soyez préparés. L’infernal exode vous fera traverser des contrées lointaines où rêves éveillés et cauchemars nihilistes se donneront la réplique.

Parfois minimaliste (France), la musique de Picore se meut, insidieuse, dans les esprits. Et elle les marque. Les cuivres percent les tympans. Cernés, nous sommes à la merci d’un flow anesthésiant qui flotte sur des expérimentations sonores de chaque instant. Abdolescence, œuvre hallucinatoire maîtresse de l’album est un oasis aux multiples effets sans fin. Le désert, la chaleur étouffante, broyés en toute fin par des riffs aux dagues acérés qui se fondent en cris déchirants.

Expérience unique. Marquante. Tout simplement sublime.